Les activités agricoles et pastorale
[collapsed title="La viticulture"] On assiste depuis les années 1930 à une spécialisation de l’agriculture vers une production viticole, largement représentée sur le territoire des Maures. Les parcelles de vignes sont principalement installées dans la plaine et en marge du massif des Maures, dans les vallées internes périphériques. La surface de vignes dans la plaine des Maures est passée de 65% des terres cultivées en 1930 à plus de 80% dans les années 2000. Par ailleurs, le vignoble a évolué vers des terroirs de qualité, en AOC Côte de Provence, zone qui s'étend sur près de 20 000 hectares sur trois départements (Var, Bouches-du-Rhône et Alpes-Maritimes). Il s’agit d’un terroir particulièrement étendu et varié notamment du fait de sa géologie : à l’ouest et au nord, alternance de collines et de barres calcaires sculptées par l'érosion et plus à l'Est, face à la mer, ensemble cristallin que constituent les massifs des Maures et de l'Estérel. [/collapsed]
[collapsed title="La castanéiculture"] Activité agricole traditionnelle du massif des Maures, la castanéiculture de concentre sur des communes rurales du massif des Maures : Collobrières, la Garde-Freinet, les Mayons, Pignans et Gonfaron. Le massif des Maures possède en effet des sols acides où se développent les châtaigniers naturellement à l’état sauvage. Après avoir été planté et greffé, sa culture s’est développée sous l’influence des Chartreux de la Verne au XIIIe siècle.
La castanéiculture est longtemps restée un point fort de l’économie locale, où l’exploitation de la forêt était très importante. Le massif connaît aujourd’hui une forte déprise agricole. En 1950, on récoltait 4000 tonnes de châtaignes dans les Maures. Depuis, la production n’a cessé de baisser, pour atteindre seulement 150 tonnes dans les années 2000. De plus, depuis 2010, les châtaigneraies varoises subissent les attaques du Cynips du châtaignier (Dryocosmus kuriphilus), petite guêpe originaire d’Asie qui impactent fortement la production (pertes entre 50 et 80%). Des actions de lutte biologique par des lâchers de Torymus sinensis, prédateur naturel du cynips, ont été entreprises récemment afin d’agir contre le ravageur. Il faudra attendre plusieurs années afin d’entrevoir les éventuels effets bénéfiques.
Malgré les nombreux facteurs limitants, les vergers traditionnels font partie du patrimoine local et sont emblématiques du paysage du massif des Maures. Une fête de la châtaigne a d’ailleurs lieu chaque année à Collobrières les trois derniers dimanche d’octobre. Le Syndicat des Producteurs de Châtaignes du Var travaille avec ses adhérents au maintien et au développement de la castanéiculture dans le massif des Maures. De nombreuses actions sont ainsi menées (greffage, élagage…) en partenariat avec les communes, le Conseil départemental du Var, le Conseil régional PACA et Natura 2000. Parallèlement au développement des produits issus de la production de châtaignes, le SPCV a déposé une marque collective de commercialisation qui regroupe les producteurs souhaitant s’engager dans une démarche de traçabilité de leurs produits.
Outre l’aspect économique généré par la castanéiculture, l’entretien des châtaigneraies répond également à des enjeux écologiques et environnementaux. Ces forêts mâtures abritent en effet une richesse biologique exceptionnelle : espèces forestières de chiroptères (Murin de Bechstein, Petit murin) et d’oiseaux (Autour des palombes, Rougequeue à front blanc, Sitelle torchepot, Torcol fourmilier) qui trouvent de nombreux gîtes dans les vieux châtaigniers, insectes (coléoptères saproxylophages) plantes (Vesce noirâtre, Doronic plantain), etc. Ainsi, il apparaît une convergence d’objectifs : encourager le maintien et l’entretien des vergers de châtaigniers permet non seulement de maintenir une filière de production mais également de conserver cet habitat et toute la biodiversité qui s’y rattache. [/collapsed]
[collapsed title="Le pastoralisme"]
Le pastoralisme est une activité séculaire sur le territoire des Maures mais qui a peu à peu régressé à partir des années 1950. En milieu boisé, elle est désignée sous le terme de sylvo-pastoralisme. Dans la plaine, cette activité était traditionnellement associée à la viticulture, en témoignent les bergeries encore présentes sur certains domaines. Les troupeaux en provenance des Alpes (transhumance dite inversée) fournissaient le fumier et les vignes non labourées l’hiver étaient pâturées jusqu’à leur débourrement. Ces pratiques vertueuses ont considérablement régressé du fait du développement des traitements phytosanitaires, mais connaissent une recrudescence depuis quelques années.
L’abandon des pratiques pastorales a accéléré la fermeture des parcours pastoraux par embroussaillement et boisement. Depuis les années 1980, l’activité s’est redéployée suite au regain d’intérêt qu’elle a suscité pour l’entretien de la forêt dans le cadre de la lutte contre les incendies, enjeu majeur sur le territoire des Maures. C’est à cette époque que s’est développé un projet de pâturage de certains sous-bois, des pare-feu et des prairies faisant partie des coupures agricoles du dispositif de DFCI. Les collectivités se sont alors beaucoup investies, compte-tenu des enjeux liés à l’entretien des coupures de combustibles stratégiques pour la lutte contre les incendies sur les crêtes des Maures.
Le pâturage extensif est un facteur d’enrichissement écologique, qui constitue des biotopes très spécifiques particulièrement riches notamment au niveau de la flore et de l’entomofaune. Ce sont par ailleurs des habitats favorables à de nombreuses espèces, notamment à la Tortue d’Hermann qui bénéficie de l'entretien des milieux ouverts qu'elle fréquente. [/collapsed]
[collapsed title="L’oléiculture"] L’oléiculture est présente depuis l’Antiquité et représente une activité agricole secondaire sur le territoire des Maures bien qu’en plein développement. Il existe d’ailleurs une AOC Huile de Provence depuis 2007 qui valorise le terroir, dont le territoire des Maures fait partie. Les variétés suivantes y sont cultivées : Aglandau, Bouteillan, Cayon, Salonenque ainsi que celles dénommées localement Brun, Cayet, Petit Ribier et Belgenteroise. Peuvent s’ajouter des variétés secondaires telles Grossane, Picholine, Tanche et les variétés locales dites Broutigan, Calian, Cayanne, Petite Noire ou Negrette et Verdale. Le Var est le 3ème département français pour la culture des oliviers avec 13,7% de la production française et produit de 10 à 30% d’olives à huile de la production nationale. Sur les 153 communes varoises, 143 produisent de l’huile d’olive. L’olivier, arbre fruitier emblématique de la Provence, est aujourd’hui menacé par une bactérie exotique venue de la région des Pouilles dans le sud de l’Italie, Xylella fastidiosa, qui dévaste les oliveraies et menace toute la filière. Originaire d’Amérique du Nord, cette bactérie peut être présente sur une très large gamme de plantes, notamment l’amandier, le pêcher, le prunier, l’abricotier, vigne, les agrumes, etc. [/collapsed]
[collapsed title="L’apiculture"] La production mellifère est une activité traditionnelle du territoire des Maures. Des apiculteurs sédentaires possèdent des ruches sur des propriétés privées, et d’autres dits apiculteurs transhumants possèdent des ruchers sur des propriétés mais également dans les forêts domaniales ou communales relevant du Régime Forestier. Les miels produits dans le Var bénéficient d’une reconnaissance IGP « Miel de Provence ». Avec près de 33 000 ruches et 110 apiculteurs professionnels, la production apicole varoise avoisine les 800 tonnes par an (source : Conseil départemental du Var). L’apiculture apporte une contribution très importante à la pollinisation et participe donc au bon fonctionnement des habitats naturels. [/collapsed]
L'exploitation des ressources forestières
[collapsed title="Une économie traditionnelle tournée vers la forêt"]
Le massif des Maures possède un couvert forestier dense, qui est à l'origine une forêt primaire de chênes (Chêne-liège, Chêne vert, Chêne pubescent) qui fut habitée dés le Néolithique (6500 ans av. J.-C), en témoignent les menhirs du plateau Lambert. Autrefois, l'exploitation de la forêt et la valorisation de ses produits représentaient l'économie principale des sociétés rurales, alliée à une activité agro-pastorale vivrière. Les principales activités étaient notamment :
- la récolte du bois pour ses différents usages (bois de chauffage, bois d'œuvre, bois de mines et chemins de fer...)
- la subériculture
- la castanéicuture (développée ci-dessus)
- la récolte des bruyères dans le maquis
Certaines de ces activités traditionnelles ont failli disparaître. Elles sont aujourd'hui relancées et reçoivent un appui financier de plusieurs structures publiques, permettant de redonner une identité au territoire. [/collapsed]
[collapsed title="L'exploitation sylvicole"] Le premier facteur limitant l'exploitation du bois dans les Maures est l'accessibilité. En effet, plus de la moitié de la surface boisée est considérée comme difficile d'accès suivant les critères technico-économiques actuels. A cela s'ajoute le mauvais état sanitaire des peuplements. Le Pin maritime a été très fortement impacté par la cochenille (Matsucoccus feytaudi), les châtaigneraies par le chancre de l'écorce (Cryphonectria parasitica) et les Chênes-lièges par un petit coléoptère, Platypus cylindrus. Ces différents facteurs permettent d'expliquer la faiblesse de la filière bois actuelle au regard de la surface couverte par la forêt. L'essentiel de la récolte de bois est réalisé dans le cadre de la DFCI. De nouveaux projets de mobilisation de bois de portée régionale voient actuellement le jour. [/collapsed]
[collapsed title="L'exploitation de la suberaie"] Le Chêne-liège se trouve sur le territoire des Maures en limite septentrionale de son aire de répartition. Cette espèce xérophile est bien adaptée aux terrains siliceux du littoral méditettanéen. Les suberaies du massif des Maures sont à l'heure actuelle en voie de dépérissement. C'est l'action de l'Homme qui a permis d'assurer leur pérennité. Lorsqu'elles sont laissées en livre évolution, ces forêts évoluent en effet neturellement vers des chênaies composées d'autres essences telles que le Chêne pubescent, le Chêne vert et l'Arbousier. Ainsi, la dégradation des suberaies a commencé avec l'abandon prograssif de la filière à partir des années 1950. Abandonnées, celles-ci deviennent très combustibles, même si le Chêne-liège est reconnu comme étant une essence résistante aux incendies. Les peuplements touchés par les incendies sont ainsi fragilisés, ce qui favorise par ailleurs l'installation d'agents pathogènes (insectes et champignons). Par ailleurs, les pratiques peu repectueuses de levée de liège de certains exploitants forestiers ont largement participé au dépérissement des suberaies en blessant les arbres lors de l'écorçage. De plus, le développement du ravageur Platypus cylindrus et le réchauffement climatique ont amplifié ce phénomène de dépérissement. La régénération des suberaies vieillissantes constitue donc une action prioritaire afin d'assurer la pérennité de cet habitat d'intérêt communautaire, emblématique du territoire des Maures. Ce type de travaux éligible à des subventions Natura 2000 est notamment réalisé par l'ASL Suberaie Varoise, association qui s'occupe de la gestion syvicole des parcelles de nombreux propriétaires forestiers qui y adhèrent (les trois quarts de la suberaie varoise sont privés). [/collapsed]
Le tourisme et les activités de pleine nature
[collapsed title="Le tourisme et les loisirs"] Bien que situés à proximité immédiate de lieux touristiques majeurs (Golfe de Saint-Tropez, littoral des communes de Bormes-les-Mimosas, la Londe-les-Maures...) la plaine et le massif des Maures sont peu fréquentés par les touristes estivants. Le site constitue une zone de détente et de loisirs pour les habitants locaux : randonnée pédestre et équestre, VTT, randonnée motorisée (moto, quad, 4x4), manifestations sportives, cueillette des champignons, chasse, pêche... [/collapsed]
[collapsed title="La chasse"] La chasse a toujours été pratiquée sur le territoire des Maures, de manière collective ou individuelle, constituant tantôt une activité de subsistance, un loisir ou une véritable activité économique. Des Groupements d'Intérêt Cynégétique, des Associations et la Fédération Départementale des Chasseurs assurent la coordination des battues ainsi que les lâchers de gibier.
Le gibier le plus recherché est incontestablement le sanglier. Le lièvre et le chevreuil sont peu présents sur le territoire et donc peu chassés. Des lâchers de perdrix et de faisans sont pratiqués sur le site. Tous les autres gibiers sont chassés, avec en tête les grives et les bécasses. Dans la Forêt Domaniale des Maures, un GIC qui regroupe plusieurs sociétés de chasse loue les droits de chasse à l'ONF. Un contrat annuel est passé et le prélèvement par plan de chasse est ainsi attribué. Les sociétés de chasse récupèrent par ailleurs les droits de chasse sur les forêts communales et privées. Notons que la chasse au sein de la RBI des Maures est soumise à une réglementation stricte.
De façon générale, la chasse qui est pratiquée sur le territoire n'est pas incompatible avec les objectifs de conservation des habitats et des espèces d'intéret communautaire. Elle s’avère même favorable puisqu'elle permet de réguler les populations de sangliers qui ont un impact significatif sur les populations de Tortues d’Hermann (œufs, juvéniles), sur la régénération des chênaies (surconsommation de glands) et sur les espèces herbacées.
Un projet de développement d'une véritable filière est actuellement en phase de test et porté par le Syndicat Mixte du Massif des Maures. L'objectif est de valoriser le gibier des Maures en facilitant sa collecte, et de permettre ansi de répondre à une réelle demande des restaurateurs. [/collapsed]