Activité agricole traditionnelle du massif des Maures, la castanéiculture de concentre sur des communes rurales du massif des Maures : Collobrières, la Garde-Freinet, les Mayons, Pignans et Gonfaron. Le massif des Maures possède en effet des sols acides où se développent les châtaigniers naturellement à l’état sauvage. Après avoir été planté et greffé, sa culture s’est développée sous l’influence des Chartreux de la Verne au XIII
e siècle.
La castanéiculture est longtemps restée un point fort de l’économie locale, où l’exploitation de la forêt était très importante. Le massif connaît aujourd’hui une forte déprise agricole. En 1950, on récoltait 4000 tonnes de châtaignes dans les Maures. Depuis, la production n’a cessé de baisser, pour atteindre seulement 150 tonnes dans les années 2000. De plus, depuis 2010, les châtaigneraies varoises subissent les attaques du Cynips du châtaignier (Dryocosmus kuriphilus), petite guêpe originaire d’Asie qui impactent fortement la production (pertes entre 50 et 80%). Des actions de lutte biologique par des lâchers de Torymus sinensis, prédateur naturel du cynips, ont été entreprises récemment afin d’agir contre le ravageur. Il faudra attendre plusieurs années afin d’entrevoir les éventuels effets bénéfiques.
Malgré les nombreux facteurs limitants, les vergers traditionnels font partie du patrimoine local et sont emblématiques du paysage du massif des Maures. Une fête de la châtaigne a d’ailleurs lieu chaque année à Collobrières les trois derniers dimanche d’octobre. Le Syndicat des Producteurs de Châtaignes du Var travaille avec ses adhérents au maintien et au développement de la castanéiculture dans le massif des Maures. De nombreuses actions sont ainsi menées (greffage, élagage…) en partenariat avec les communes, le Conseil départemental du Var, le Conseil régional PACA et Natura 2000. Parallèlement au développement des produits issus de la production de châtaignes, le SPCV a déposé une marque collective de commercialisation qui regroupe les producteurs souhaitant s’engager dans une démarche de traçabilité de leurs produits.
Outre l’aspect économique généré par la castanéiculture, l’entretien des châtaigneraies répond également à des enjeux écologiques et environnementaux. Ces forêts mâtures abritent en effet une richesse biologique exceptionnelle : espèces forestières de
chiroptères (Murin de Bechstein, Petit murin) et d’oiseaux (Autour des palombes, Rougequeue à front blanc, Sitelle torchepot, Torcol fourmilier) qui trouvent de nombreux gîtes dans les vieux châtaigniers, insectes (coléoptères saproxylophages) plantes (Vesce noirâtre, Doronic plantain), etc. Ainsi, il apparaît une convergence d’objectifs : encourager le maintien et l’entretien des vergers de châtaigniers permet non seulement de maintenir une filière de production mais également de conserver cet habitat et toute la biodiversité qui s’y rattache.