Incendies et DFCI
-> L'impact négatif des grands incendies répétés dans le temps
Le territoire des Maures est structuré autour de la gestion du risque incendie auquel il est fortement soumis, en témoignent les derniers grands incendies de 2003. Le feu fait partie de l’évolution naturelle des milieux méditerranéens et peut constituer une opportunité pour le maintien des milieux ouverts ou la conservation de certaines espèces. Mais lorsqu’il s’agit de grands incendies répétés sur des intervalles de temps courts couvrant de grandes surfaces, l’impact écologique négatif est très important. Les dommages écologiques ainsi causés sur les habitats naturels et les populations d’espèces sauvages sont par ailleurs aggravés par les phénomènes de sécheresse anormale qui s’accentuent avec le changement climatique. Les suberaies thermophiles et les populations de Tortues d’Hermann sont particulièrement sensibles à ces successions d’incendies.
-> La DFCI
Créé en application de l’article L321.6 du Code forestier (loi du 12 juillet 1966), le dispositif de Défense des Forêts Contre les Incendies a permis d’équiper le territoire des Maures (pistes avec bandes débroussaillées, zones d’appui, citernes…) afin de lutter efficacement contre les feux de forêts. Il permet de limiter la fréquence et la dimension des incendies et maintient un réseau de milieux ouverts écologiquement riches. Les PIDAF mis en œuvre par les structures intercommunales sont venus s'ajouter à ce dispositif.
La protection contre les incendies et la restauration après les incendies constituent un enjeu prioritaire pour la protection des hommes et de leurs biens et pour la préservation des habitats et des espèces du territoire des Maures.
Déclin des activités humaines propices à l'entretien, la diversité et la conservation des milieux
Depuis des siècles, les pratiques humaines traditionnelles ont façonné la plaine et le massif des Maures. L'abandon progressif de la production de liège et de châtaignes, des pratiques agricoles et pastorales, a contribué à la fermeture des milieux, à l'enfrichement des prairie, etc. Ce phénomène est défavorable aux espèces inféodées aux milieux ouverts et semi-ouvert (vergers entretenus) et participe donc à l'appauvrissement écologique du site. Il est donc primordial de replacer l'Homme au centre de la conservation des habitats et des espèces afin de garantir la diversité biologique du site.
Augmentation de la pression urbaine
La croissance démographique forte du département du Var et la saturation des pôles urbains entraîne une pression accrue sur les espaces encore disponibles. Par ailleurs, l'urbanisation diffuse est un phénomène très préjudiciable puisqu'il détruit de manière irréversible les habitats naturels.
Impact du dérèglement climatique
Les changements climatiques induisent déjà des dépérissements croissants dans les peuplements thermophiles de Chênes-lièges et des assèchements de plus en plus longs sur le réseau hydrographique ne permettant plus le maintien en eau de nombreuses vasques vitales pour certaines espèces animales. Par ailleurs, il est possible qu'un changement climatique, alliant assèchement et réchauffement, élimine ou affaiblisse des composantes essentielles des habitats naturels en place (par exemple les suberaie thermophiles) et crée ainsi des conditions nouvelles favorables à l'extension d'espèces allochtones. Le dérèglement climatique peut également s’avérer très dommageable sur l’agriculture, notamment en viticulture, avec une modification de la qualité et de la spécificité des vins, une précocité des vendanges... Les vins AOC Côte de Provence pourraient ainsi être fortement impactés par les évolutions des températures et de la pluviométrie dans les décennies à venir. Les conséquences locales de ce phénomène global demandent l’élaboration d’une stratégie d’adaptation appropriée afin d’accompagner au mieux le changement des pratiques.
Impact des pesticides
L'utilisation d'intrants en agriculture et notamment en viticulture entraîne une pollution des milieux naturels et des eaux de surfaces et souterraines. Les pesticides impactent l'ensemble de la chaîne trophique en commençant par les insectes et les pollinisateurs et de ce fait dégradent le bon fonctionnement des écosystèmes. La réduction de leur usage est donc prioritaire dans les années à venir afin de garantir la qualité des eaux et des milieux et constitue un véritable enjeu de santé publique.
Impact des espèces exotiques envahissantes
« Une espèce exotique envahissante (EEE) est une espèce allochtone dont l'introduction par l'Homme, volontaire ou fortuite, l'implantation et la propagation menacent les écosystèmes, les habitats ou les espèces indigènes avec des conséquences écologiques, économiques ou sanitaires négatives » (UICN 2000, McNeely et al. 2001, McNeely 2001).
Les EEE, qu'elles soient animales ou végétales, représentent une véritable menace pour la biodiversité lorsqu'elles se propagent dans le milieu naturel, et sont à ce titre visées par divers dispositifs de lutte afin de limiter leur extension. Plusieurs espèces invasives sont présentes dans la plaine et le massif des Maures (Figuier de Barbarie et Mimosa notamment) et ont un impact négatif sur les habitats naturels. Leur progression doit donc être surveillée et si besoin limitée.
[collapsed title="En savoir plus sur la statégie de lutte contre les espèces végétales exotiques envahissantes en PACA"]Fiche stratégie de lutte contre les EVEE en PACA
L'essentiel de la stratégie de lutte contre les EVEE en PACA
Stratégie régionale relative aux EVEE en PACA et son plan d’actions
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